Donnée Valpena

L’existence de données standardisées sont essentielles à l’objectivation des enjeux. Les activités de pêche n’échappent pas à ce besoin, cependant, lorsqu’elles existent, les données sont souvent parcellaires. En effet, la majorité des navires ne disposent pas d’équipement permettant de les géolocaliser, et la diversité des activités de pêche rend généralement très compliqué le travail d’analyse. 

Il existe aujourd’hui différents protocoles permettant d'acquérir, pour la plupart, des données de spatialisation des navires de pêche. Globalement, ceux-ci relèvent de deux catégories :

• Soit des données collectées en flux continus, majoritairement automatiques comme dans le cas du Vessel Monitoring System (VMS) ou de l'Automatic Identification System (AIS) ou manuels dans le cas des données logbooks ou issues des Day Trip Reports.
• Soit des données collectées de manière ponctuelle, comme les observations et comptages à partir de points fixes au sol ou campagnes de survol aérien, ou bien des entretiens individuels ou collectifs, ces dernières étant les seuls s’attachant directement à la localisation des activités de pêche stricto sensu.

Ces données présentent bien évidemment des avantages, mais aussi des inconvénients :

• Segment de flottille trop réduit : le VMS ne concerne (systématiquement) que les navires de plus de 12 mètres en Europe, soit environ 20% des navires de pêche professionnels en France
• Granularité spatiale trop large : données logbooks
• Couverture géographique et/ou temporelle limitée : données d'enquêtes, de comptages ou d'observations ponctuels.

De plus, les caractères de propriétés et de modalités de mobilisation des données de spatialisation classiquement produites ne permettent pas aux pêcheurs de voir leurs intérêts pris en compte au même titre que ceux d'autres acteurs maritimes (car n’aboutissant pas à une spatialisation des enjeux). C’est pourquoi nous avons construit une méthode permettant aux représentants des pêcheurs d'être eux-mêmes en capacité de produire des données, complémentaires aux dispositifs existants, autrement dit leur donner les moyens de devenir pleinement des acteurs de l'aménagement te de la planification intégrée de l'espace maritime.

Notre processus d’acquisition des données repose sur les étapes suivantes :

 

En confrontant différentes modalités de collecte aux possibilités de mise en œuvre par les Comités des pêches, la méthodologie Valpena se concentre sur l'acquisition de données de spatialisation en flux réguliers et sur une base déclarative.

Les données Valpena (« navire*mois*maille*engin*espèce_ciblée ») se présentent sous une forme particulière :

• Pour une même maille, un navire pêchant au cours d'un mois donné (un ou plusieurs jours/marées), avec un même engin et en ciblant une même espèce donnera lieu à une seule occurrence dans la table de données ;
• Pour une même maille, un navire pêchant au cours d'un mois donné (un ou plusieurs jours/marées), avec soit un autre engin soit en ciblant une autre espèce occasionnera plusieurs occurrences dans la table.

Offrant des possibilités d'agrégation et de désagrégation, cette donnée permet donc de cartographier les espaces de pratique d'un navire ou d'une flottille, en fonction de différents paramètres offrant des possibilités de couplage :

• l'engin mis en œuvre,
• l'espèce ciblée (trois maximum),
• le mois,
• diverses autres caractéristiques (port d'attache, longueur, etc.).

Maillage Valpena